YMCA (comme dans la chanson, à la mode cette année là) : 12 $ la chambre, 8 $ le dortoir ! Des prix pour américains, ne pouvons nous nous 
  empêcher de penser !
  Mais le type de la réception est sympa…
  Départ sac au dos vers 8 h. On prend le ferry pour Butterworth d’où part le train pour Kuala Lumpur et Singapore. Prix 3° classe : 12 $ 
  45 pour 450 km ; en seconde, c’est presque le double. Pas dans nos moyens ! A ce prix, les compartiments sont corrects, et les sièges 
  rembourrés… en plastique. Mais quel sauna ! La journée est chaude et le train se remplit à chaque arrêt. Nombreux ! Le paysage n’a rien de rare 
  : uniformément plat, le train longe des plantations d’hévéas interminables (on dirait des peupliers), les arbres sont entaillés et munis de petits 
  godets, comme dans les romans. Aux approches d’Ipoh, de vastes mines d’étain : de vastes étendues sont recouvertes d’un dépôt gris-blanc, 
  sans doute les résidus inutilisés. Cela donne un paysage triste et désolé ; les installations d’extraction semblent très sommaires et on se 
  demande s’il y a quelque part des usines de transformation ou si l’on ne fait qu’extraire la matière première. {Eh oui, en ces temps reculés, 
  l’Europe est encore imbue de son industrie triomphante, condescendante et charitable envers ces « pauvres nations » dont on exploite les 
  ressources primaire ! Nous sommes loin d’imaginer qu’en trois décennies l’Asie du Sud Est deviendra un concurrent redoutable, de Singapour 
  au Viêt-Nam !}.
  Arrivée à Kuala Lumpur vers 17 h, et quelques errements pour dénicher le YMCA, cher mais sympa et propre. Pas le courage de chercher 
  autre chose.
  Là, Gérard fait une surprenante rencontre : en remplissant la fiche d’inscription, il reconnaît à son nom la sœur de Fabrice, connu à Houston, et 
  qui nous avait recommandé de lui rendre visite au passage… Ce que nous avions oublié depuis belle lurette ! Fabrice avait galéjé : « Vous vous 
  souviendrez aisément de son nom : Gonard (et non pas Conard, NDLR) » ; et en effet, en voyant le nom écrit… 
  Touchés et accueillants, Pascaline et son mari Patrice nous invitent illico à dîner avec eux ! Agréable surprise qui rompt avec l’ordinaire : 
  apéritif, porc aux lentilles, fromage et dessert ! Le tout arrosé d’un joli rouge de France et suivi d’un digestif : protocole oublié depuis 
  longtemps… Ils nous convoient en voiture individuelle à l’aller et au retour : quel luxe occidental ! Une paye que nous ne sommes pas montés 
  dans une auto ! Et nous rentrons épuisés, et revigorés par ce petit air du pays…
  Dimanche 25 avril, Kuala Lumpur, Martine.
  Patrice et Pascaline passent nous chercher à 8 h 30 pour assister à une course de voitures et de motos {Eh oui, le Grand Prix de Malaisie se 
  tenait à cette date...}. Kuala Lumpur et ses abords ressemblent à une grande ville européenne : larges avenues à double voie et circulation 
  intense. Grosse affluence pour le Grand Prix, et nous avons du mal à trouver une place pour la voiture. Nouvelle attente pour entrer sur le 
  circuit… Il n’y a plus de tickets ! Puis comme la tension monte, les autorités décident de laisser entrer tout le monde. Sans payer. {autres temps, 
  autres mœurs}