Bangkok, lundi 10 mai, Martine. C’est jour de fête : le roi doit inaugurer la saison des semailles en labourant la place Pramane (quel boulot, roi !), et en y plantant symboliquement des grains de riz. On pense que du coup toutes les administrations vont être fermées, mais non ! A l’ambassade de Birmanie on dépose nos passeports et une modeste offrande de 200 baths. On viendra chercher ça demain en groupant avec les démarches à l’ambassade de l’Inde, ça évitera un voyage interminable dans cette immense ville où les bus sont archi-pénibles. On traîne Guy à la cérémonie. Le plus marrant, c’est juste après, lorsqu’une foule de gens se précipite pour gratter assidûment le sol afin de retrouver quelques uns des grains éparpillés par le roi pour les garder pieusement. Qui sait s’il guérit encore les écrouelles ? Dans le doute, on en prend un qu’un gentil gamin nous donne ; on ne le mettra pas dans nos archives personnelles, mais on le donnera à une employée de l’hôtel qui nous l’a demandé avec ferveur… Après déjeuner, je traîne Gérard au temple du Bouddha d’émeraude, juste en face. Le billet (15 bath) nous offre un tir groupé : visite du palais royal et du temple. Le palais n’a rien de rare, mais le temple, aperçu la veille est resplendissant. Les parois en sont tapissées de mosaïques et de parcelles de miroirs. Si l’on ajoute à cela les parties dorées, ça fait un ensemble d’une brillance extraordinaire. Le Bouddha d’émeraude, quat à lui, est plutôt petit, comparé à ses frères, perché au sommet d’un édifice entièrement doré. Tout est horreur du vide : la moindre petite surface est peinte ou sculptée, et on pourrait trouver l’ensemble extrêmement chargé. Néanmoins, l’impression est plutôt chouette. Retour à l’hôtel, farniente à la piscine, et repos. Puis il se met à pleuvoir très fort, comme chaque soir depuis notre arrivée à Bangkok. Bangkok, mardi 11 mai 1976, Martine. Retour aux ambassades, que nous commençons à connaître. Les passeports, fins prêts, passent de Birmanie à la légation de l’Inde contre la modique somme de 88 baths par tête. Il fait très chaud, et pour couronner le tout, il y a une grève des transports urbains : attentes plus longues et bus (encore) plus chargés. (Si c’est possible !). Nous trouvons malgré tout l’énergie d’aller jusqu’au Temple de Marbre, et de déjeuner dans l’un des nombreux « restaurants » ambulants avant la visite. Canard laqué obligatoire. Le temple, tout de marbre bâti, est très beau, et d’une architecture très harmonieuse. De plus, sous la galerie du cloître sont exposés d’innombrables Bouddhas d’époques diverses, dont des représentations beaucoup moins conventionnelles qu’à l’accoutumée{étaient-elles plus récentes, ce n’est pas noté dans notre carnet de route}. Longue attente à la file de bus, puis piscine et repos bien mérités. Nous consacrons la soirée au quartier « chaud » de Bangkok. Mais c’est assez décevant : ce n’est qu’un vaste commerce clos, il n’y a aucune « ambiance » particulière dans les rues, et il faut payer avant toute chose. Ça n’a pas l’air difficile de se procurer une fille, et d’ailleurs la plupart des étrangers se promènent avec leur « petite Thaïe » au bras. Tout ce commerce est un peu répugnant. {Le déséquilibre qui a vidé les campagnes de ses jeunes filles pour en faire des filles de bar, remonte bien entendu à la période où la Thaïlande est devenue le « porte avion » de l’US Air Force, si idéalement placé aux frontière du rétif Viêt-Nam.
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En Thaïlande
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