Franche-Comté, Martine n’a guère eu le loisir de plonger en apnée. Nous n’avons pas encore adopté la maison du midi où elle deviendra une adepte fidèle.} Le paysage éclairé par le soleil tropical est magnifique, les teintes varient de l’ocre au bleu puis au vert… Sous l’eau, c’est un émerveillement ! Coraux en boule, coraux en éventail, en feston, rigides ou souples, rouges souvent, mais aussi veinés de bleu-violet. Mais tous à toucher avec des pincettes. Ou pas du tout. Tout en se montrant du doigt les poissons les plus surprenant, qui se couchent lascivement sur le flanc pour nous observer, on se dirige lentement vers la barre de brisants. Les bancs de poisons chamarrés qui irisent la mer, tout petits ou minuscules, ne s’effrayent pas. Ils savent que si nous approchons trop vite, en un éclair ils peuvent disparaître dans les coraux protecteurs. Mais l’eau est trop peu profonde, et les vagues qui franchissent la barre pourraient nous traîner dans ces organismes coupants. Nous revenons, et d’ailleurs, même sous les tropiques, le soleil de décembre est un peu tiède. Casse-croûte commun sur le pont du bateau, en se réchauffant. {Nous n’apprendrons que beaucoup plus tard qu’Adriana ne craint ni le froid, ni les vagues, ni la soif ni la faim, et pas même les requins. Elle ne craint qu’une chose : être passée près d’une curiosité sans la voir.} Le type nous amène ensuite dans la passe. On replonge, et on se dirige à nouveau vers la dentelle blanche de la barre. Il y a là 2 ou 3 mètres d’eau. Je plonge deux ou trois fois vers le fond pour aller voir de plus près les incroyables poissons, tantôt jaunes avec une tâche bleue sur le dos, tantôt bleu-verts avec une petite tête et l’oeil interrogateur, puis tout un banc d’un bleu électrique éclatant. {Et dire que tout ça doit avoir un nom!}. En approchant de la barre, on retrouve les grandes oreilles de corail (gorgones ?). Au milieu évoluent de plus gros poissons, plus gros que j’en aie jamais vus en eau libre, peut-être un mètre. Ils sont moins colorés et moins confiants. Nous franchissons la barre ; là, la mer est un peu moins calme, et sommes un peu déçus de ne pas voir de falaise, de gouffre insondable. Le fond s’éloigne, mais progressivement. L’eau est claire, certes, mais moins me semble-t-il que près des Deux Frères de notre Cap Sicié, dans le Var. On flâne un peu en rêvant aux mystères des Grands Fonds, puis de nouveau rafraîchis, on décide de rentrer. Toujours ces innombrables coraux que nous tenons à distance, surtout le ventre, quand ils approchent de la surface. On croise Adriana qui farfouille partout, plonge, poursuit les poissons. Tout à coup, une très grande forme souple glisse au dessous de nous, distante e 3 ou 4 mètres : une grande raie blanche tachetée de noir, dotée d’une immense queue très fine. 2 ou 3 mètres d’envergure, et 2 m de queue. (raie manta?). Elle avance souplement en battant lentement du bout des ailes. Au dessus d’elle, à 20 cm, la suivant parfaitement dans ses moindres mouvements, un gros poisson effilé. Je suis tout d’abord inquiet : c’est gros ! Mais elle ne s’intéresse pas à nous et passe son chemin sans changer de direction, nous surveillant du coin de l’oeil. Nous essayons alors de la suivre, mais en fait elle va très vite et nous sème rapidement. Derrière elle, Adriana fonce à toute vitesse. {Nous étions-nous demandé s’il y avait une probabilité de rencontrer des requins ? A 25 ans, on n’est guère curieux ni inquiet… En fait je crois bien qu’on avait demandé, et que les gens, évasifs, avaient répondu : « Bof, ça peut arriver. Mais pas de gros, pas trop méchants... ». Il ne semble pas que les récifs suffisent à les arrêter, surtout lorsqu’il y a une passe assez profonde...}
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Belize, Guatemala, Honduras
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