fidèles se baignent dans les eaux du fleuve. (alors là, il a eu le temps de récolter toutes les pollutions de l’Inde du Nord…) Mission Ramakrishna, très laide, avec d’innombrables représentations du Maître couvert de fleurs. A chaque arrêt nous sommes littéralement submergés de mendiants ; nous faisons l’expérience qu’il est désolant de donner à l’un car cela ne fait que multiplier les assauts et les rendre plus insistants. Très triste, très culpabilisant, très désagréable. Nous rentrons vers 12 h 30, juste le temps de ranger les affaires et de prendre une petite douche. On dépose le tout chez nos deux québecois, et on prend un dernier repas en commun. Adieux touchants et taxi vers la gare. Là, c’est un spectacle réellement inédit et extraordinaire : une foule dense et immense ; il semble d’usage de camper et pique-niquer apparemment pendant des jours. Il paraît très improbable, dans cette cohue, de trouver nos places, mais l’administration des trains indiens fait merveille : la liste des passagers est affichée sur chaque wagon, écrite à la main sur une feuille de papier, et nous trouvons nos noms, et nous voilà installés sur nos bas-flancs de bois ! Nous transpirons tant et plus après l’effort et la promiscuité, et ultime surprise, le train part à 16 h 30 comme prévu ! Ce n’est plus le hasard joyeux de l’Indonésie… Alors commence un trajet interminable, infiniment lent, semé d’innombrables arrêts improbables dans toutes sortes de gares, ou de terrains vagues. A chaque fois, c’est un défilé de marchands de toutes sortes. Nous arrivons tout de même à dormir un petit peu, et la température fraîchit sur le matin… Samedi 5 juin, Raxaul, Gérard National lodge, 12 rps pour deux Donc, réveil à 5 h ½. Toujours la même ambiance dans le train, mais en plus frais qu’hier (il a plu une partie de la nuit). Avec plus d’une heure de retard (tout de même) et quelques incertitudes, on débarque à Muzzafartur. Pour apprendre que la correspondance sera à 10 h et non à 7 h ½. La gare est en pleine cambrousse, on n’y voit que des paysans et des mendiants. Assis, couchés, accroupis. A l’heure dite, le train s’arrache. Il est encore plus folklo que le précédent, avec ses sièges de bois. On apprend qu’il faudra changer de train une fois de plus à Sagauli. Dehors, ça commence à chauffer ; la campagne est assez sèche, et les paysans qui s’attellent au repiquage du riz doivent souvent remonter l’eau à la force des bras pour inonder leurs champs. Nous assistons pendant une halte en rase campagne au travail épuisant de deux d’entre eux qui utilisent pour ça un récipient en forme de grand plat à couscous habilement manié à l’aide de deux cordes, et que l’on balance d’un mouvement rythmé. Enfin, c’est Raxaul. Qui s’avère être un vrai trou. Pas un européen ici : mais où sont donc passés les routards ? Bien vite, un autochtone nous aborde, et nous conduit au « National Lodge », très campagne, mais fort correct. Mais peu sympa. Après un repas frugal, on décide d’aller traîner en « ville ». et celle-ci s’avère passionnante : sale à souhaits, authentique. Les rues sont emplies d’artisans travaillant sur le trottoir, de poules, de vaches… Les machines à coudre sont posées à même la boue de la chaussée, les commerçants groupés par rue, le