et sitar sous le bras (#@&$, comme on dit dans les BD). Par chance, l’hôtel repéré sur notre fidèle Routard n’est pas complet, il n’est pas spacieux mais il est propre et nous offre l’habituelle douche réparatrice. On y trouve même de délicieuses citronnades glacées. Nous nous traînons vers le restaurant le plus proche, air conditionné, plutôt luxueux, et on s’y tape la cloche : poulet tandoori délicieux accompagné de croquettes d’agneau et de pomme de terre ( on approche à grands pas de la civilisation occidentale !). On cherche en vain des journaux français… Et on décide de dédier le reste de l’aprème au repos bien mérité. Mardi 22 juin, New Delhi, Palace Hôtel, Martine Ce sera le « jour des formalités ». Dépôt des passeports à l’ambassade d’Afghanistan {recopiant cela en 2014, on a l’impression de s’aventurer vers une région en guerre ou plane le turban de Ben Laden…} C’est comme toujours de l’autre côté de la ville. Nouvelle tentative d’expédition du sitar (qui a tendance à nous gonfler) via une agence indiquée par le vendeur de Bénarès. Mais mauvaise surprise : en raison de ses dimensions et en dépit de son poids insignifiant, l’envoi du gaffophone nous coûterait la somme faramineuse de 100 $ ! Autant dire 10 jours de voyage… Nous battons en retraite, et ramenons piteusement l’instrument à l’hôtel. Tant pis pour lui, il se tapera les routes de l’Afghanistan ! Nous voilà de nouveau à essayer d’extorquer un tarif étudiant sur le train pour le Pakistan. A Calcutta, on nous avait conseillé la ligne de chemin de fer par Firozpur, mais elle est en ce moment interdite à cause des mauvaises relations indo-pakistanaises. ( Ces gens n’ont aucun respect du touriste occidental !). A la station du Vieux Delhi, qui est à un troisième bout de la ville, nous réservons nos couchettes pour Amristar. Il reste une grande après midi, que nous mettons à profit pour nous promener dans cette grande et belle ville, flâner dans la (cour de la) grande mosquée de marbre blanc et de porphyre comme beaucoup de monuments. La mosquée arbore de curieux clochetons de style moghol. Les quartiers proches grouillent de petites échoppes, de commerçants et artisans, de chalands. Bijoutiers, quincailliers, les métiers sont regroupés par rue comme autrefois en occident. Longue discussion toute la soirée avec trois couples de français rencontrés à l’hôtel. Ça donne un petit air du pays… qui est encore bien loin. Mercredi 23 juin, dans le train, Martine. La matinée se passe en bavardage avec nos voisins, puis en rangements (encore). Retour à l’ambassade afghane, toujours aussi éloignée. Nous poireautons 1 h ½ pour récupérer nos passeports, que l’on termine de remplir sous nos yeux ( à quoi donc a servi la journée d’attente ?). On en profite pour écrire la lettre hebdomadaire aux familles. Retour en ville où l’on poste ce précieux courrier, et où l’on tente de déniche l’agence Air-France, dernière chance de se débarrasser du damné sitar. Celle-ci est (provisoirement) hébergée dans un minable hôtel où l’on nous conseille (aimablement) d’aller expliquer notre cas à l’aéroport {et encore, le « plan vigipirate » n’avait pas encore été inventé !). Il va falloir renoncer.