un tour en avion vers les grands sommets de l’Himalaya). On y va quand même, et un rickshaw nous mène à la RNAC.
  Là on fait la connaissance d’Ulrike et Karen, deux germains bien sympathiques. La navette nous conduit à l’aéroport, où règne une totale 
  incertitude. 
  Puis, vers 7 h ½, tout se débloque sans prévenir : on nous vend un billet, et le DC 3 (retour de Dien Bien Phû ?) décolle séance tenante. En 
  quelques minutes, on crève le plafond, et c’est l’éblouissement : toute la chaîne est là sous nos yeux, émergeant au dessus de 4500 m, immense, 
  grandiose, étincelante, infinie. Il y a là tant de pics, de parois, de glaciers, de dômes, que je ne reconnais rien, malgré mes révisions et le 
  dépliant donné par la compagnie. Je ne peux m’empêcher de comparer à « mes » Alpes ; c’est infiniment plus étendu, plus complexe, plus 
  élancé. Pas de vallées verdoyantes au cœur du massif. Mais abstraction faite des dénivellations (difficiles à apprécier), est-ce plus « beau » ? Ou 
  simplement aussi « génial » ? Le petit coucou (qui a fait ses preuves), va jusqu’à l’Everest en longeant l’immense paroi du Melungtse {A 
  quelle altitude déjà volait un DC3 standard ?}. Puis voici aussi le Makalu. Et trop vite, c’est le retour vers la vallée embrumée, après quelques 
  minute d’observation depuis le poste de pilotage. {Quelle époque où tout était permis, avant l’invention du sacro-saint « principe de 
  précaution » !}.
  On se sustente à l’Indira, d’un solide breakfast en compagnie de nos deux teutons. Après un bref repos on fonce à Patan où ça s’avère bien 
  difficile de bouffer. On dégotte tout de même des œufs durs et une jardinière de légumes au curry dans un restau pour autochtones. Mais Patan 
  est enchanteresse : on y retrouve le même genre d’architecture et d’ambiance que dans la capitale, plus des temples très touchants.
  Le soir nous amène avec nos allemands à une représentation de danses tibétaines (où, comme à Calcutta, nous sommes les seuls 
  occidentaux). Le spectacle est excellent, la musique belle, les danseurs très souples et parfaitement en accord. La scène de chasse où le promis 
  chasse le cerf sous l’œil critique du futur beau-père me subjugue particulièrement. Au « Aunt Jane », on retrouve Larry, rencontré à Chiang 
  Maï. 
  Mercredi 9 juin, Kathmandu, Martine.
  Hotel Snug
  Déjeuner, lettre hebdomadaire aux parents, puis nous louons des bicyclettes. 3 rps la journée, c’est vraiment pour rien. De belles mécaniques 
  anglaises qui ajoutent encore à l’impression de liberté. Gonflés de cet enthousiasme, nous pédalons vers le Boudnath Stupa, temple 
  bouddhiste situé à quelques km de la ville. Nous traversons d’abord des allées triomphales préparées pour le retour du roi de Chine (pas le 
  roi…), on a presque l’impression que c’est en notre honneur ! Le stupa est curieusement construit d’une coupole surmontée d’un toit conique à