Fang. A 100 m de l’arrêt de bus, nous trouvons un hôtel. C’est rustique, tout de bois bâti, mais correct et très propre. Tout ça pour 20 baths pour deux… Pour parfaire le décor, on déniche immédiatement un restaurant tout proche. Après le repas, nous prenons un bemo jusqu’à la prison de Mae Hi, où nous trouvons avec stupeur le collègue Gilles Breton, enfermé depuis 5 semaines dans une cage de 3 m sur 3 en « compagnie » de 7 types des plus patibulaires. Il nous dit qu’ils ont été jusqu’à 15 dans ce trou à rats. Même pas la place de s’étendre à terre. On discute longuement avec le pauvre type, on lui file les journaux apportés à son intention, des livres, des fruits. Le malheureux a l’air assez atteint de sa situation, et on le comprend aisément ! Il y a clairement de quoi devenir fou là dedans. Les thaïs incarcérés, pour leur part, ont l’air de prendre ça assez à la légère. Ça doit faciliter les choses de parler la langue et de ne pas être seul de son genre…Gilles, qui a ramassé 18 mois prend ça moins bien. Il nous raconte qu’on lui pique tout ce qu’il a, gardien compris. Inutile de lui amener des objets de valeur ou même des clopes… On le quitte assez remués. Mais il faut bien vivre, et le soir on se balade au soleil couchant dans les chemins autour de Fang, et on fixe sur la pellicule quelques jolies scènes campagnardes. (Du moins on l’espère !) Après le repas, un certain M. Sing nous aborde, qui propose de nous guider alentours, ou dans les faubourgs interlopes de Fang. Il nous présente, pour nous rassurer, des lettres de recommandations… et comme par hasard on y trouve un mot de nos amis Hervé et Michèle, qui n’ont pas résisté au plaisir de faire la tournée des boxons locaux et des fumeries d’opium. Alors, de guerre lasse et sous la pression de Guy qui se sent un peu seul, nous nous laissons balader dans quelques « girl factories » délicatement éclairées de lanternes rouges, où de très jeunes filles (« seventeen years, 4 days at work only », promet M. Sing) nous assaillent tendrement, en jaugeant sans vergogne les seins de Martine comme pour suggérer la comparaison… Voyant qu’on est peu enclins à consommer, elles retournent déguster des cafards grillés, capturés au passage sur la terrasse… Finalement, après un honteux marchandage, Guy en emporte une pour 80 baths la nuit… {Pas de quoi être bien fiers de cet épisode, mais fallait-il éviter de voir la réalité ? } Dimanche 16 mai, village Lisu, Martine. 5 baths par personne la nuit, et 5 bath pour le repas, dans une hutte familiale. Départ tôt le matin en cyclopousse pour Thatton. Au passage, on dépose fruits et papier à lettres pour Gilles, et on le laisse bien tristement à son incroyable sort. Nous espérons qu’il aura une remise de peine, mais la justice nous est passablement incompréhensible. A Tha Ton, une vingtaine de km plus loin, un bateau nous transporte à Ban Maï, de l’autre côté de la rivière Mae Kok, un des affluents du Grand Mékong. Puis après une heure de route, nous voici dans un petit bled qui semble être la fin de la route. {Nous avions décidé, Moi, Gérard et Guy, de quitter les sentiers battus et les itinéraires organisés, et d’ailleurs personne ne proposait de nous mener dans le « triangle d’or ». Sans carte, presque sans connaissance de la géographie du coin, avec quelques indications verbales recueillies auprès de gens plus ou moins recommandables, nous avions décidé de monter dans ces montagnes à pieds,
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En Thaïlande
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