munis d’un peu d’argent et de quelques litres d’eau. Sans trop de connaissances des règles implicites, non plus ; et c’est ce qui valut à l’infortuné Gilles d’être emprisonné ! En effet, si la production d’Opium et sa consommation n’étaient guère controlées outre Mékong, dans les villages montagnards, il valait mieux savoir que dès la rivière franchie, le moindre gramme valait plusieurs années de prison. C’est ainsi que Gilles se fit arrêter à Fang. Son compagnon, plus pragmatique, offrit immédiatement 100 $ américain au policier et fut libéré sur le champ…} Nous avalons une soupe, puis bravement, nous partons à l’aventure sur le sentier, sous un soleil de plomb. Nous tentons de demander notre chemin, (mais quel chemin ?) quand nous rencontrons quelqu’un, mais l’anglais n’a plus cours et nous ne connaissons aucun nom de village… Il y a bien entendu une multitude de sentiers. Après une heure de marche, nous rencontrons un village Lahu (nous avions un peu étudié comment distinguer ces diverses ethnies). Maisons de bois et bambou, recouvertes de paille. Les habitants ont l’air assez misérables, même si quelques femmes arborent de magnifiques torques et bracelets d’argent. Nous demandons de l’eau, mais peu confiants, nous voudrions qu’elle soit bouillie… Regards incrédules. De bonne volonté, on nous la réchauffe sur la braise, (sans la faire bouillir), et nous dégustons ainsi un méchant gobelet d’eau à 40°, ce qui nous donne de nouvelles suées… L’errance reprend, on s’égare de nombreuses fois, mais une brave femme nous remet sur le droit chemin, La suite par Gérard. … Lequel chemin grimpe raide, et à travers un paysage typique de forêt brûlée puis cultivée, puis abandonnée à une broussaille épaisse, on parvient enfin au village des Lisu, autour duquel des gens travaillent sur les pentes raides des collines voisines. L’accueil est beaucoup plus chaleureux que chez les Lahu, un brin marqué de tourisme, aussi. Visiblement, et contrairement aux précédents, ces gens ont déjà vu des voyageurs et savent les recevoir. Un gosse court à notre rencontre en criant : « sleep here ! ». On accepte avec joie : après le village Lahu, on commençait vraiment à se demander où atterrir… Pour 5 baths, on nous offre un bat-flanc de bambou agrémenté d’un oreiller (de haricots) et d’une couverture, dans une grande maison aux « murs » de bambou et au toit de feuillage, au sol de terre battue, très propre. A l’intérieur, quelques objets : ustensiles de cuisine, balance, machette, outils de jardinage… Il y a aussi une flûte assez complexe et surprenante, munie de plusieurs tubes plantés dans une calebasse. Le son en est très agréable. Voir : Lisu Flute A l’extérieur, des enclos de bambou très soignés délimitent le potager (bambous acérés, contre les poules, paraît-il…), la basse-cour où se pressent une vingtaine de cochons (le plus petit parvient d’ailleurs à s’échapper par en dessous mais les poules le font vite rentrer chez lui), et une « salle de bains de campagne » : une canalisation faite de demi bambous amène l’eau jusque derrière un paravent où l’on peut se doucher… Le pied ! Il y a d’ailleurs un ensemble d’aménagements disposant de l’eau courante pour l’usage domestique et le jardin ; un système de tronçons mobiles
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