permet aisément de canaliser l’eau vers un lieu ou un autre… Ces gens sont d’une inventivité et d’une habileté étonnantes ! Et puis il y a ce matériau génial qu’est le bambou… Inutile de décrire le plaisir de cette douche inespérée ! Puis Guy découvre que son Mamiya a disparu, et pense qu’on le lui a barboté chez l’épicier de Ban Maï. « Il avait une sale gueule », explique-t-il… On remet à plus tard. Pour ma part, je photographie quelques gosses dans le magnifique soleil couchant. On découvre l’existence d’un bistrot désespérant, où il y a Coca-cola et bière (chauds). Plus tard on découvre aussi, plus passionnante, la fumerie d’opium. Un peu crispés au souvenir de Gilles croupissant dans sa geôle là en bas, on y pénètre. Salle sombre, enfumée, où deux ou trois types lascivement étendus sur des bas flancs, le visage éclairé par la flamme rouge de la lampe à huile, ne tournent pas même la tête à notre entrée. Je pense à Tintin dans « Le Lotus bleu ». {Ça ressemble au script d’un film éculé, mais c’était vraiment comme ça…}. Timides, on commence par une pipe à 10 baths (la meilleure qualité), qu’on se partagera. Il y en aura toujours un d’assez lucide pour voir venir les événements, pense-t-on… L’opium grésille et laisse un bon goût dans la bouche, mais c’est tout. Déçus, on insiste. Au bout de quatre pipes, je commence à ressentir un bien-être physique inconnu, doublé d’une excitation intellectuelle. Les autres rien… On ne doit pas avoir la façon, trop méfiants, sur nos gardes, tendus… qui sait ? Aspire-t-on bien à fond ? Il y a peut-être un apprentissage à l’opiomanie ? Le repas du soir, riz gluant accompagné d’un légume improbable et piquant, nous laisse sur notre faim. Décidés à rencontrer l’ivresse coûte que coûte, on s’achète un sachet de « Ganja » (2 baths), qu’on mélange à du tabac, puis on s’excite sur la pipe tard dans la nuit. Là encore, demi échec ; je suis le seul à ressentir un léger vertige. Pas doués pour la drogue ! Mais ça finit mal : je suis pris de nausées, et ce sont Guy et Martine qui assisteront aux danses de la soirée tandis que je cherche le sommeil. Nous n’aurons pas vu un seul européen au village Lisu. Chiang Raï, lundi 17 mai, Gérard. Hôtel Rama, 60 baths, bien mais très chaud. Petit dèj : riz gluant avec les mêmes légumes qu’hier au soir. Bof ! On hésite un peu sur la marche à suivre. Puis, un peu à cause de l’appareil de Guy, un peu parce qu’on apprend qu’un « tour » doit y aller, on renonce à monter jusqu’au village du Kuomintang. {des réfugiés chinois venus se réfugier dans ces montagnes après la victoire de Mao en 1949}. Nous entamons donc la descente. Au début, il ne fait pas trop chaud, mais on commence à se pommer, et ce n’est pas évident de se renseigner. On finit tout de même par arriver à Ban Maï vers midi. Et là, on a la surprise (agréable) de retrouver chez le chinois l’appareil du « docteur gigi ». Il jure qu’il était dans le sac ( ?) on ne saura jamais la vérité… Je prends une dernière photo de Guy qui compte partir en canot vers Thatton, mais finalement il n’y a pas de place pour lui et il monte dans
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En Thaïlande
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