Le canada : Québec et Ontario. Ce qui nous a paru le plus marquant dans cette partie du Nouveau Monde. {Le gigantisme, bien sûr. Des voitures, des espaces, des batiments. La gentillesse, la simplicité, la rusticité des hommes (et des femmes). Et puis aussi l'accueil parfois réservé. Le malentendu qui dans ces années éloignait le Québec de la France. Une certaine défiance vis à vis des français, alors qu'il nous semblait tant aimer nos cousins d'Amérique. Mais d'un amour sans doute teinté d'une inconsciente condescendance, d'un sentiment subliminal de supériorité. "Ils ont un bel accent" pensions nous. Mais eux trouvaient que c'était nous qui en avions un. Et puis l'affaire du "Québec libre" : de quoi se mêlaient donc ces "maudits français" ? L'emprise de la civilisation américaine, enfin. Là où nous pensions trouver un morceau d'Europe jalousement préservé sur le Nouveau Monde, nous n'en trouvions que d'infimes traces, parfois méconnaissables, teintant une culture essentiellement Nord Américaine. Et pourtant, presque partout était perceptible la méfiance, le rejet parfois du Grand Voisin. C'était l'époque, bien sûr, de Gilles Vignault, de Robert Charlebois, de Félix Leclercq, qui chantaient leur attachement aux racines françaises et leur crainte des multinationales "US"...} Jeudi 9 octobre. Gérard. Et voilà. La première étape est achevée. La plus simple, la plus confortable, la plus prévisible. Il a fallu quitter la petite bande qu’on avait créée. L’atterrissage à Montréal, après une remontée flamboyante du fleuve bordé de forêts infinies, et une arrivée grandiose au cœur de la grande capitale est adouci par l’hospitalité de Denise. Là, il faut déchanter un peu : la ville nous apparaît d’abord sans âme, immense, bordélique, impitoyable. {Projection de notre vision de l’Amérique ?}. L’architecture d’avant-garde y côtoie le sordide intégral. S’il y a du fric, ça pousse, sinon ça crève. Pas de volonté publique, semble-t-il, de simplement entretenir ce qui ne rapporte pas immédiatement : quitté le centre ville, il n'y a plus que trottoirs défoncés, terrains vagues, usines en ruines… Le premier contact avec la civilisation Nord-américaine n’est pas emballant. Les conversations avec les canadiens nous irritent aussi parfois : voitures (« chars »), argent, encore argent. En revanche, que de beaux espaces, de parcs aux arbres magnifiques emplis d'écureuils !
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